Traitement préventif
Si vous présentez des risques élevés, vous devriez effectuer des dépistages réguliers. Vous pouvez aussi envisager de subir un traitement préventif. Le traitement préventif peut prendre deux formes, selon votre situation particulière : l’hormonothérapie ou la chirurgie.
Hormonothérapie
Chez les personnes atteintes d’une hyperplasie canalaire atypique, d’une hyperplasie lobulaire atypique, d’un carcinome canalaire in situ ou d’un carcinome lobulaire in situ, ou chez celles porteuses d’une mutation des gènes BRCA, la chimioprévention peut être envisagée. La chimioprévention consiste en un traitement d’hormonothérapie (prise de tamoxifène chez les femmes préménopausées ou postménopausées ou d’un inhibiteur de l’aromatase chez les femmes postménopausées) pendant cinq ans afin de prévenir l’apparition d’un cancer du sein. Ce type de traitement réduit de 50 % le risque de cancer du sein dans l’un ou l’autre des seins. Il ne fonctionne pas chez les personnes porteuses d’une mutation du gène BRCA1, car elles développent rarement une tumeur ER/PR positive et sont plus susceptibles d’être atteintes d’un cancer du sein triple négatif. Les personnes porteuses d’une mutation du gène BRCA2 ont tendance à développer des cancers ER/PR positifs et pourraient bénéficier le plus de cette stratégie.
Chirurgie prophylactique
Chez les personnes porteuses d’une mutation des gènes BRCA et celles présentant des risques de cancer du sein de plus de 25 % selon les modèles IBIS et Gail, la mastectomie prophylactique bilatérale peut être envisagée. Cette intervention réduit de 90 % le risque de cancer du sein et peut procurer de meilleures chances de survie aux personnes porteuses d’une mutation des gènes BRCA. Ces chances de survie accrues n’ont pas été démontrées chez les patientes à haut risque qui ne présentent pas de mutation des gènes BRCA. En outre, cette solution est souvent plus bénéfique chez les jeunes patient(e)s.
Les interventions envisageables sont les suivantes :
Mastectomie bilatérale avec conservation de l’étui cutané suivie d’une reconstruction immédiate par implant ou lambeau autologue.
Mastectomie bilatérale avec conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire suivie d’une reconstruction immédiate par implant ou lambeau autologue. (La préservation du mamelon entraîne un risque de cancer du mamelon dans moins de 1 % des cas.)
Mastectomie bilatérale classique suivie d’une reconstruction différée.
Chez les patientes présentant une mutation des gènes BRCA, particulièrement les femmes préménopausées, l’ablation des ovaires est recommandée. Votre médecin s’assurera que vous êtes certaine de cette décision importante, qui a une incidence drastique sur votre fertilité. Cette intervention réduit le risque de cancer des ovaires et diminue davantage le risque de cancer du sein. L’ablation des ovaires chez les femmes postménopausées présentant une mutation des gènes BRCA réduit uniquement le risque de cancer des ovaires et n’a aucun effet sur le risque de cancer du sein. L’efficacité de l’ovariectomie bilatérale est optimale chez les femmes dans la jeune quarantaine ou moins âgées.